Le gouvernement Castex doit répondre à l’urgence sociale et environnementale … et l’agenda social ministériel répondre aux besoins des personnels

Alors que des annonces de forts changements avaient été faites par E.Macron, le nouveau gouvernement n’apporte que peu de nouveautés. Il renforce l’orientation libérale en plaçant des ministres de droite aux places stratégiques : Jean Castex comme 1er ministre,  Bruno Le Maire au Ministère de l’Économie, des Finances et de la Relance et Gérald Darmanin au Ministère de l’Intérieur

 

Le logement rejoint le ministère

Dans notre champ d’activité, le MTES devient le MTE (ministère de la transition écologique) dont la responsabilité incombe désormais à Barbara Pompili, ancienne secrétaire d’Etat à la biodiversité dans le précédent quinquennat (gouvernement Valls avec S. Royale comme ministre de l’Environnement). 

Le MTE gagne le logement avec une ministre déléguée Emmanuelle Wargon (ancienne secrétaire d’Etat à la transition écologique, ex Danone) et garde les transports avec le même ministre délégué, Jean-Baptiste Djebbari.

Jacqueline Gourault conserve le ministère de Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales. Elle garde une ministre déléguée Nadia Hai, chargée de la Ville mais perd le logement.

Enfin, après 40 ans de navigation en profondeur, le ministère de la mer refait surface. C’est une première depuis 1988. Il sera dirigé par Annick Girardin.

La volonté de poursuivre sur la voie des réforme libérales de la fonction publique se traduit par la création d’un ministère à part entière de la “Transformation et de la Fonction publique” et par la nomination d’Amélie de Montchalin, ancienne secrétaire d’État chargé des Affaires européennes, ex BNP Paribas, ex AXA. 

L’orientation de ce gouvernement sera plus précise après le discours de politique générale du Premier ministre le 15 juillet. Les grandes lignes fixées par le Président le République sont par contre déjà connues. En effet, elles s’appuient pleinement sur la logique de la Vème République. L’économie demeure le fil rouge. Et ce, bien sûr, encore plus en cette période de crise. La question écologique est néanmoins une priorité affichée. 

Le seul affichage écologique n’est plus tenable

Au regard de la situation de la planète, les propositions faites par la Convention Citoyenne pour le Climat et l’alerte faite au gouvernement hier par le Haut Conseil pour le Climat (HCC, le gouvernement doit mettre en place une politique écologique à la hauteur des enjeux qui nous font face avec les moyens pour sa mise en œuvre. 

Dans le schéma annoncé, les territoires devraient avoir une place et un rôle accrus. Cela découle d’une nouvelle phase de décentralisation et un droit à la différenciation (cf. : future loi 3D,  les 50 propositions du Sénat, les propositions de Territoires unis,…).

Vu la composition de ce nouveau gouvernement et les premières annonces faites, rien ne peut laisser penser à une nouvelle orientation répondant aux besoins des populations et à nos revendications.

Malheureusement, pour le Président de la République et le gouvernement, le jour d’après ressemble étrangement au jour d’avant aggravé !Et ce malgré la situation actuelle et ce qu’a mis en exergue la pandémie.

Au delà du nouveau dispositif gouvernemental et dans l’attente de la déclaration de politique générale, pour les agent·es et l’encadrement du MTE et des établissements publics les attentes demeurent : 

  • quels moyens et quels effectifs pour accomplir nos missions dans un contexte de crise où le service public à joué un rôle prépondérant, 
  • quelle reconnaissance de notre travail et de notre engagement pouvons-nous attendre pour mettre en œuvre la transition écologique. 

En attendant, l’agenda social est à l’ordre du jour du prochain Comité Technique Ministériel de ce jour

A juste titre celui-ci prévoit de tirer les leçons du séisme que constitue l’épidémie de Covid19. Va-t-on en conclure à la nécessité de renforcer le service public, et pourquoi pas de réduire le temps de travail ? 

Va-t-on redonner du sens au travail ? Mettre le service public au dessus de l’austérité à tout prix ? Redonner des marges de manœuvres à l’encadrement  pour permettre de lutter efficacement contre les risques psycho-sociaux ? Cesser de réduire les moyens de l’action sociale ? Retrouver le sens et l’importance des missions des « petits corps » à forte dimension technique ou scientifique ?

Les agents du ministère ont ainsi de sérieuses raisons de s’approprier le contenu et les enjeux de l’agenda social du MTE.

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